ARTHRITE ET RHUMATISME

ARTHRITE ET RHUMATISME


 

shutterstock_181676258Combien de personnes, quand leur dos les fait souffrir ou que leurs articulations sont raides et douloureuses et qu’elles ne veulent pas en faire tout un plat, disent « ce n’est qu’un peu de rhumatisme ».

Le terme rhumatisme est un terme général utilisé pour décrire toute douleur associée à ce qu’on appelle le « système musculo-squelettique » soit les muscles, les tendons, les os, et les articulations.

L’arthrite désigne spécifiquement les maladies qui affectent les articulations, qu’elles soient inflammatoires, comme dans le cas de l’arthrite rhumatoïde, ou dégénératives, comme dans le cas de l’arthrose.

Celles-ci peuvent affliger des personnes de tous âges, même s’il semble plus courant que les os et les articulations s’usent avec le temps pour de multiples raisons.

Il y a de nombreux points à aborder, mais une bonne hygiène de vie permet d’améliorer considérablement les symptômes, en commençant par l’alimentation, principale ressource de nos cellules et tissus de l’organisme.

 

ENRICHIR SON ALIMENTATION EN OMEGA 3

 

Le premier réflexe nutritionnel à adopter quand on souffre d’inflammation est de diminuer les aliments qui contiennent des oméga 6 et de les remplacer par ceux qui contiennent des oméga 3. Le ratio oméga 6/oméga 3 devrait être de 4/1.

On trouve les oméga 6 dans les huiles et margarines de tournesol, de maïs, de pépin de raisin, dans les huiles de mélange, dans les oeufs de poules nourries aux céréales, ainsi que dans de nombreux produits transformés par l’industrie agroalimentaire. Pas toujours facile d’y échapper.

Idéalement, il faudrait consommer du poisson gras 3 fois par semaine : maquereau, hareng, sardine, anchois, thon, saumon, anguille, flétan… (du plus riche au moins riche).
Manger 4-5 noix par jour, des noix classiques comme la noix de Grenoble qui apporte les acides gras oméga 3 et oméga 6 sous un bon ratio.
Ou 3-4 cuillères à soupe de graines de lin, entières ou moulues, incorporé à diverses préparations : salades, muesli, compote…
Ou encore des oeufs 2 à 4 fois par semaine.
Puis parmi les légumes verts, c’est le pourpier qui est le plus riche en oméga 3, puis la mâche et les épinards.

Si les effets des oméga 3 sur les douleurs articulaires sont confirmés par de nombreuses études, il faut toutefois noter que l’effet sur les douleurs articulaires n’est pas immédiat. Il faut deux à trois mois pour réellement ressentir leur action. En prévention ils sont encore plus efficaces.

 

COQUILLAGES ET CRUSTACES

 

shutterstock_289459736Dans les squelettes des invertébrés marins et dans les carapaces des crustacés se cache une substance très intéressante : la glucosamine. Cet acide aminé est l’un des constituants essentiels du cartilage. La glucosamine soulage les symptômes douloureux, améliore la souplesse articulaire, lutte contre la dégradation du cartilage et semble permettre au moins en partie sa régénération.

Quand aux fruits de mer tels que les huîtres et les moules contiendraient des quantités importantes de l’acide aminé soufré cystéine et de taurine, deux substances anti-oxydantes majeurs.

Actuellement, on ne sait pas si manger des crustacés et fruits de mer présenteraient un intérêt majeur en cas d’arthrite et de rhumatisme. Quoi qu’il en soit, les crustacés sont des produits qui, par leur teneur en protéines, en lipides et en vitamines sont intéressants à mettre régulièrement au menu. Quand aux huîtres, une douzaine couvriraient la totalité des besoins quotidiens en zinc d’un adulte. Elles sont également avec les moules notre meilleur source de sélénium.

Concrètement les crustacés seront : araignée de mer, crevette, étrille, homard, langouste, langoustine, tourteau…
Les coquillages seront : bigorneau, bulot, coque, coquille Saint-Jacques, huître, moule, palourde, pétoncle…

 

EPICER SES PLATS

 

gingembre mielLes deux épices les plus intéressantes se trouvent facilement en France : ce sont le gingembre, racine au goût poivré bien connue, et le curcuma, ingrédient indispensable du célèbre curry.

 

  • Le gingembre est connu depuis plus de 6000 ans en Inde et en Chine. Il était traditionnellement utilisé pour le traitement des troubles de la digestion et des douleurs rhumatismales. La médecine ayurvédique le décrit comme la plante de référence pour combattre les inflammations de toutes natures. Des recherches récentes ont confirmé le caractère anti-inflammatoire des composés du gingembre.

Concrètement, on l’utilise râpé ou haché frais ou en poudre, il parfume les plats, les soupes, les ragoûts. Ou peut aussi en ajouter dans l’eau du thé ou en faire une infusion à prendre à la fin du repas.

 

  • Le curcuma est une épice utilisée depuis des siècles en Inde comme plante médicinale mais aussi comme conservateur alimentaire et colorant. La médecine ayurvédique emploie le curcuma pour soigner une grande variété d’affections (maladie cutanées, pulmonaires et gastro-intestinales, douleurs, plaies, etc.) Les études ont confirmé ses propriétés grâce à la substance responsable : la curcumine. Cette substance est antioxydante, anti–inflammatoire, antivirale, antibactérienne, etc.

Concrètement, on l’utilise en marinade avec un peu d’huile d’olive, dans les soupes et veloutés, à saupoudrer dans les plats ou en infusion (1g à 1,5g de poudre pour 150ml d’eau bouillante et laisser infuser pendant 10 à 15 minutes). Boire 2 tasses par jour. Idéalement, il faudrait consommer entre 1,5g et 3g par jour de curcuma en poudre, soit environ l’équivalent d’une cuillère à thé. Seule ombre au tableau, la curcumine semble mal absorbée par le corps humain. La solution pour améliorer l’absorbtion est de toujours cuisiner le curcuma avec des graisses (huile d’olive ou de colza). En infusion, vous pouvez mélanger la poudre avec une petite cuillère d’huile de noix de coco.

 

MANGER DES ANTIOXYDANTS

 

fruit rougeLégumes et fruits constituent notre principale source de minéraux et de vitamines, des micronutriments indispensables pour la santé (vitamine C, E, K, bêta-carotène, calcium, magnésium, potassium…). Mais ils apportent également d’autres phytonutiments très précieux : des flavanoides et autres polyphénols dont la plupart sont des antioxydants de premier ordre et des fibres qui aident à lutter contre l’inflammation.

Concrètement, il faut privilégier :

  • Côté fruits : les baies et fruits rouges (myrtilles, fraises, framboises, mûres, groseille, cerise), les agrumes, les pruneaux et les prunes, les kiwis, l’ananas et les dattes.
  • Côté légumes : les crucifères (chou-fleur, chou de Bruxelles, chou rouge et blanc, brocoli, chou frisé, brocoli, chou rave, chou romanesco…) radis noir, navet, rutabaga, raifort, artichaut, poivrons, épinard, tomate, céleri et ail.

Les quantités quotidiennes de fibres testées sont comprises entre 20 et 30g ce qui correspond aux apports quotidiens recommandés.

Prudence, il faut augmenter sa consommation de fibres progressivement et selon la tolérance de chacun afin d’éviter des inconforts intestinaux.

Pour améliorer l’absorption des antioxydants, n’hésitez pas à ajouter un peu d’huile d’olive ou de colza à vos préparations car certains d’entres eux ne sont bien absorbés qu’en présence de graisses.

 

PLUS D’ALIMENTS A IG BAS

 

Une corrélation a été montrée entre la gravité de l’inflammation et le niveau élevé de certaines substances appelées protéines glyquées dans le cartilage.

Les protéines glyquées déclenchent une augmentation de la production de cytokines inflammatoires et d’enzymes dégradant la matrice du cartilage.

Les protéines « glyquées » se forment proportionnellement à la quantité de glucose dans les tissus et via l’alimentation qui en apporte, parfois excessivement, déclenchant une réaction appelée « glycation ».

La glycation ou appelée glycosylation est le terme utilisé en biochimie au cours duquel les sucres se fixent sur des protéines, des lipides ou des acides aminés, modifiant de fait la structure des tissus et des cellules du corps, qui se rigidifient, voire finissent par se rompre.

Pour limiter la glycation spontanée dans les tissus, il est utile de suivre un régime alimentaire à faible index glycémique.

 

GARDER SON POIDS DE FORME

 

En cas de surpoids, le cartilage de nombreuses articulations subit un excès de pression qui favorise l’apparition de rhumatisme puis sa progression une fois déclarée. Parce qu’elles portent le poids du corps, les articulations les plus sensibles sont la colonne vertébrale, la hanche, le genou. On sait ainsi que chaque kilo en trop augmente d’un facteur 5 les pressions subies par la hanche, ce qui accélère la destruction du cartilage et occasionne des douleurs pendant la marche. D’autant que perdre quelques kilos ne fait pas que soulager les articulations, mais permet aussi de réduire l’inflammation.

 

N’OUBLIEZ PAS LA VITAMINE D

vitamine DCette vitamine joue un rôle anti-inflammatoire important. Selon une étude publié dans le journal de référence Arthritis and Rheumatism, des suppléments de vitamine D permettraient de moduler l’inflammation.

Outre ses effets bénéfiques sur la masse osseuse très reconnue, la vitamine D aurait aussi un effet régulateur sur le système immunitaire. Un lien a été établi entre un bon apport en vitamine D et un risque plus faible d’arthrite rhumatoïde.

Chez les Méditerranéens, l’abondance de soleil favorise une production de vitamine D suffisante pour combler les besoins. Dans les pays nordiques, il est régulièrement nécessaire de se la procurer par l’alimentation et/ou les suppléments et quand la météo le permet par l’exposition au soleil. Pour recharger durablement nos réserves, il suffirait de s’exposer dix ou quinze minutes au soleil, chaque jour, mais sans protection ni à travers une vitre, pour que les rayons UVB parviennent à notre peau.

 

LE REPOS & L’EXERCICE

 

shutterstock_47847409Quand les articulations sont très enflammées et douloureuses, il est important de leur accorder du repos pour ne pas aggraver l’inflammation par le mouvement. Mais il est également important de faire de l’exercice pour que les articulations demeurent mobiles et les muscles résistants.

Dans les cas d’arthrite, il faut essayer de trouver l’équilibre qui convient entre le repos et l’exercice.

Quand survient une attaque aiguë d’arthrite inflammatoire, le repos est essentiel pour que l’inflammation ait une chance de se résorber, ce qui sera impossible si les articulations affectées sont constamment en mouvement. Le recours aux attelles est parfois nécessaire pour que certaines articulations, comme celles de mains et du poignet, demeurent parfaitement immobiles.

Il ne faut jamais oublier que les articulations qui restent dans la même position pendant longtemps s’ankylosent, et qu’il est plus difficile de les remettre en mouvement. Par exemple, le fait de placer un oreiller de support sous des genoux douloureux pendant qu’on est allongé dans un lit est très risqué : les articulations ankylosent en position pliée et il peut devenir extrêmement difficile de les déplier à nouveau.

Il est également recommandé de soumettre doucement ses articulations à l’exercice à la sortie du bain ou de la douche, quand elles sont chaudes et plus faciles à bouger.

Il peut être ennuyeux de faire des exercices chaque jour, et cela peut demander une bonne dose d’autodiscipline, c’est pourquoi il importe de se rappeler quels sont les buts que l’on essaye d’atteindre en faisant des exercices régulièrement. Il s’agit :

  • de maintenir la mobilité des articulations affectées
  • de raffermir ses muscles
  • de rester de manière générale en forme et en santé

Le meilleur exercice pour les personnes souffrant de n’importe quelle maladie rhumatismale est la natation, parce que toutes les parties du corps travaillent tandis que l’eau supporte le poids du corps. Marcher d’un bon pas pendant une demi-heure chaque jour est une autre excellente forme d’exercice, surtout en profitant du grand air.

 

UN EXERCICE DE RELAXATION

 

L’aspect le plus pénible est sans doute la douleur que cela provoque : douleur aiguë ou persistante, avec laquelle l’on doit apprendre à vivre. La douleur est épuisante, aussi bien physiquement que émotionnellement. Elle peut parfois même provoquer une dépression. Chacun ressent la douleur de manière différente. Certaines personnes tolèrent facilement la douleur, tandis que d’autres sont très affectées.

Si vous éprouvez ses douleurs et que cela vous touche émotionnellement, il est vital de les maîtriser de manière à ce qu’elles ne dominent pas votre vie. Voici un petit exercice de relaxation :

  • Trouvez un endroit tranquille où vous pouvez vous étendre confortablement sur le dos pendant une vingtaine de minutes.
  • Chassez de votre esprit toutes les pensées pénibles, et imaginez-vous dans un endroit particulièrement merveilleux – ou rappelez-vous de votre lieu idéal. Imaginez les sons environnants qui accompagnent le lieu : des oiseaux, des cigales, le vent dans les branches des arbres, la mer…
  • Relaxez tour à tour chacune des parties de votre corps, d’abord chaque pied, ensuite toute la jambe, puis chaque main et chaque bras, en remontant jusqu’au visage et à la tête. Contractez d’abord les muscles, puis détendez-les complètement de façon qu’ils soient inertes. Quand vous aurez fini, votre corps vous semblera très lourd et impossible à bouger.
  • Restez étendu comme cela pendant environ cinq minutes, ayant toujours à l’esprit votre lieu idéal et les sons que vous avez imaginés, et revenez tout doucement à la réalité. Ne vous pressez pas : bougez chaque partie de votre corps lentement, et quand vous serez prêt à vous relever, vous vous sentirez détendu, dans votre tête et dans votre corps.

 

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES

 

  • Pour ouvrir les portes et robinets

Il peut être difficile, pour une main percluse d’arthrite, de saisir des poignées de porte ordinaires. Celles-ci peuvent être remplacées par des poignées à levier que vous pouvez actionner avec votre avant-bras ou votre coude si nécessaire. Les clés peuvent également être difficiles à faire tourner. Les clés de serrures à barillet peuvent être modifiées pour permettre d’avoir une meilleure prise. N’hésitez pas à vous informer auprès d’un serrurier.
Idem pour les robinets, ceux à levier sont plus faciles à ouvrir, et très facile à adapter au lavabo.

 

  • Pour faire la cuisine

Il est bon que vos surfaces de travail soient à une hauteur qui vous convienne, qu’elles soient toutes à la même hauteur et près les unes des autres, de façon que vous puissiez faire glisser les poêlons, les casseroles, la vaisselle, etc., sans avoir à les saisir et à les soulever. Ainsi que des armoires à portes coulissantes et choisir des casseroles et poêlons plus légers.
Si vos genoux ou vos hanches sont douloureux, procurez-vous un tabouret assez haut muni d’un support pour le dos, pour ne pas toujours être debout.
Par ailleurs, il existe toute une gamme de gadgets de cuisine, spécialement conçus pour les personnes qui ont des problèmes avec leurs mains, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des boutiques de cuisine spécialisés.

 

  • Pour boire, manger, écrire

Si vous avez une mauvaise poigne, il vous paraîtra sans doute plus sûre de prendre les tasses, les verres et les assiettes avec vos deux mains. Les manches de couteaux, de fourchettes, de cuillères mais aussi les stylos seront plus faciles à manipuler s’ils sont recouvert d’un morceau de caoutchouc mousse pour qu’ils soient plus facile à tenir.
Et s’il vous arrive de laisser échapper un objet sur le sol ou d’avoir besoin d’un livre en haut d’une bibliothèque, des pinces peuvent vous être d’une grande utilité.

 

  • Pour vous habiller

Les mouvements les plus simples qu’on accomplit chaque jour, comme se pencher pour mettre ses chaussettes peuvent devenir pratiquement mission impossible pour les personnes dont les articulations sont douloureuses. Un instrument très simple, le bâton d’habillage. Vous pouvez également choisir des vêtements qui sont faciles à mettre et à enlever, comme les chaussures sans lacets. Les robes et les sous-vêtements, comme les soutiens-gorges qui s’attachent sur le devant seront plus faciles à porter. Les fermetures en « Velcro » pour éviter d’attacher les boutons, etc.

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