28 Oct Sevrage du Bromazépam : comment le diminuer en douceur et retrouver un sommeil naturel

Le bromazépam (Lexomil® et génériques) est un médicament de la famille des benzodiazépines, souvent prescrit pour calmer l’anxiété ou favoriser le sommeil.
Bien connu pour créer une dépendance physique et psychologique lorsqu’il est utilisé sur une longue durée.
Bonne nouvelle : un sevrage progressif et accompagné permet de retrouver un équilibre naturel, avec le soutien de solutions plus douces comme la mélatonine, le GABA ou certaines plantes relaxantes.
🕊️ Pourquoi un sevrage progressif est essentiel
Le bromazépam agit sur les récepteurs GABA-A du cerveau, responsables de l’apaisement et de la détente.
Lorsque le médicament est pris régulièrement (pendant plusieurs mois ou années), le système nerveux s’adapte à cette aide extérieure, d’où la nécessité d’une diminution très progressive pour éviter les rebonds d’anxiété ou d’insomnie.
Les symptômes possibles d’un arrêt trop brutal :
- anxiété ou agitation amplifiée,
- palpitations, tremblements,
- troubles du sommeil, cauchemars,
- irritabilité, maux de tête.
👉 Même si vous prenez un petit dosage depuis peu, arrêtez-le toujours progressivement sur plusieurs semaines. Le cerveau a besoin de temps pour réapprendre à sécréter naturellement ses propres calmants (GABA, sérotonine, mélatonine).
📉 Comment diminuer le bromazépam progressivement
Chaque cas est unique, mais voici les grandes étapes d’une diminution classique (à adapter avec son médecin) :

- Stabiliser le dosage actuel pendant 2 à 3 semaines.
Prenez le temps de préparer votre sevrage : réservez-vous plusieurs semaines devant vous, sans changements majeurs ni contraintes importantes. Chaque palier mérite d’être vécu avec calme.
- Réduire de 10 à 25 % toutes les 2 à 4 semaines selon la tolérance.
Exemple : si vous prenez 3 mg par jour, passer à 2,25 mg, puis 1,5 mg, puis 1 mg, etc.
Lorsque vous diminuez le dosage, évitez de prévoir trop de choses le lendemain matin : laissez au corps et à l’esprit la possibilité de s’adapter tranquillement, sans pression la veille. Plus le sevrage se déroule sereinement, plus votre corps gagnera en confiance… et votre sommeil retrouvera naturellement son équilibre.
- Rester sur chaque palier tant que le corps et le mental sont stables.
Le sevrage du bromazépam demande avant tout d’être prêt, dans un moment de stabilité. Il est inutile de se précipiter parce qu’il « faut » arrêter : mieux vaut attendre une période où le sommeil, le rythme de vie et les émotions sont plus apaisés.
- Lorsque le dosage devient très faible (ex. 0,75 mg), espacer les prises (un jour sur deux, puis 2 fois/semaine) sur plusieurs semaines.
- Terminer par un arrêt complet après plusieurs semaines sans inconfort.
💬 Astuce naturopathique : noter son sommeil, son niveau de stress et ses émotions dans un petit carnet aide à ajuster le rythme du sevrage et à repérer les progrès.
🌿 Les alternatives naturelles pour accompagner le sevrage
1. Magnésium + Vitamines B6
- Indispensable pour la détente musculaire et changement dans le corps.
- Soutient les surrénales souvent fatiguées durant et après un sevrage.
- Conseils : à commencer dès que vous le pouvez et à poursuivre 2 mois après l’arrêt du bromazépam. De préférence magnésium Bisglycinate.
☀️ 2. Soutenir naturellement son système nerveux pendant le sevrage

Quelques clés simples mais puissantes :
- Routines régulières : se coucher à heures fixes, limiter les écrans le soir. Indispensable. Soyez rigoureux avec vous-même, y compris le week-end.
- Café ou thé, uniquement avant 10h maximum 11h à raison de 1 à 2 tasses. Il est très important de créer un rythme veille-sommeil régulier : commencez la journée par un café, une activité physique ou une tisane au gingembre pour stimuler votre organisme. Le soir, favorisez la détente avec des exercices de relaxation ou des plantes calmantes (voir suggestions ci-dessous). Évitez de prendre le café trop tard, sous peine de perturber votre sommeil. Plus vous serez fatigué la journée, mieux vous retrouverez un sommeil (même si cela ne suffit pas, on est d’accord).
- Exposition à la lumière du jour dès le matin : favorise la sécrétion de mélatonine naturelle le soir.
- Bougez tous les jours : marche, yoga, étirements ou respiration lente. Vous pouvez pratiquer une activité physique plus intense selon votre forme du moment, afin de favoriser un meilleur endormissement le soir. Cependant, restez à l’écoute de votre corps : pendant le sevrage, la récupération nocturne est souvent un peu moins efficace. Évitez donc de forcer excessivement, au risque de vous blesser et de vous retrouvez sédentaire.
- Respiration cohérence cardiaque (inspiration 5s / expiration 5s) pour apaiser le système parasympathique, à n’importe quel moment de la journée ou le soir au coucher.
- Alimentation équilibrée : riche en oméga-3, magnésium, tryptophane (banane, amandes, œufs, sarrasin…), riche en protéines. Ne manquez de rien ! Si la nuit est longue et que vous ne dormez pas, vous pouvez manger une poignée d’oléagineux.
- Ne pas boire excessivement avant le coucher si vous urinez souvent durant la nuit qui va perturber votre sommeil et l’endormissement.
🌱 3. Les plantes sédatives
- Valériane, passiflore, aubépine, pavot de Californie : apaisent sans effet de dépendance. En tisane ou en gélule ou en teinture-mère, selon préférence. À privilégier le soir ou en fin de journée.
- L’Aubépine est parfaite si vous souffrez de palpitations, que cela soit en cure ou à prendre sur le moment (2 gélules).
- La grande camomille (partenelle) si vous souffrez de maux de tête ou migraines durant le sevrage avec nervosité.
🌸 4. Le Griffonia simplicifolia (5-HTP naturel)
- Soutient la sérotonine, hormone du bien-être.
- Apaise les ruminations mentales, favorise un sommeil plus stable.
- Conseils : Griffonia dont 20% 5HTP (Cuure) – 1 gélule le soir 1 à 2h avant le coucher pour préparer le sommeil. Cela peut aider à re-créer un cycle veille/sommeil.
- ⚠️ Ne pas associer à des antidépresseurs ISRS.
🕯️ 5. La mélatonine
- Favorise l’endormissement et régule le cycle veille-sommeil.
- Idéale pour les insomnies d’endormissement.
- Conseils : pendant la phase de sevrage, vous pouvez utiliser la mélatonine à faible dose (0,5 mg environ) tant que le bromazépam est encore présent. Elle ne doit être prise que si l’endormissement devient difficile.
L’idéal est de préparer le comprimé sur la table de chevet, sans le prendre systématiquement : tentez d’abord de vous endormir naturellement, et ne l’utilisez qu’en cas de réel besoin.
Les soirs où vous ne prenez plus de bromazépam, vous pouvez augmenter la dose à environ 1,9 mg, 30 minutes avant le coucher, toujours selon la même logique : uniquement si le sommeil tarde à venir.
👉 Si votre corps n’en ressent pas le besoin, la mélatonine peut au contraire accentuer certains effets du sevrage (fatigue, maux de tête, somnolence diurne). Faites confiance à vos sensations : elles sont vos meilleures repères pour ajuster le dosage.
- Quelques marques : Chronobiane 1mg en comprimé sécable Pileje ; MélaSommeil 1,9mg Alvityl.
🌼 6. Le GABA et la L-théanine
- Aident à apaiser le système nerveux sans accoutumance.
- Le GABA agit comme neurotransmetteur calmant ; la théanine potentialise son effet.
- Formules recommandées : Gaba Liposomale + L-Théanine Quicksilver – 1 à 2 spray avant le coucher. Idéale à l’arrêt du bromazépam.
⚠️ Puis-je prendre Donormyl pendant ou après un sevrage du bromazépam ?

Même s’il ne s’agit pas d’un produit naturel, je vais en parler car beaucoup de mes client(e)s l’ont déjà essayé. Autant connaître dès le départ les bons réflexes pour éviter toute dépendance ou aggravation des symptômes.
Dans le cadre d’un sevrage progressif du bromazépam, le Donormyl peut être une aide très ponctuelle les soirs plus difficiles, à condition :
- de ne pas le prendre chaque soir (2 à 3 fois par semaine maximum), uniquement si cela fait plusieurs heures que vous tentez de dormir et que vous avez un événement de prévu le lendemain (à condition de bien le tolérer sans effets secondaires)
- de respecter la plus faible dose efficace (en général un demi-comprimé voire 1/4 au coucher, à couper), 1/4 peut être suffisant (3,75mg). Si vous remarquez que vous avez besoin de 1 comprimé ou +, arrêtez-le. Une tolérance et des effets secondaires plus important risquent de se manifester. L’objectif étant de ne pas remplacer un sevrage par un autre !
Ce traitement peut être utilisé comme solution de transition courte, le temps que le sommeil naturel se réinstalle, surtout si la tension nerveuse ou l’anxiété nocturne reste présente.
En parallèle, il est très important d’introduire des approches plus douces (mélatonine, magnésium, GABA, camomille…) vu plus haut, afin d’accompagner la rééducation du sommeil sur le long terme afin de ne pas rester sur Donormyl.
💫 Courage
Chaque parcours est unique : le sevrage peut être rapide ou prendre plusieurs semaines ou mois selon la durée et le dosage, mais avec patience et accompagnement, retrouver un sommeil naturel et serein est tout à fait possible.
Enfin, n’oubliez pas qu’il existe de nombreuses thérapies complémentaires qui peuvent soutenir votre sommeil et votre bien-être : hypnose, réflexologie, sophrologie, méditation ou relaxation guidée. Ces approches douces peuvent accompagner efficacement le sevrage et renforcer la récupération naturelle du sommeil.
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